Deux cyclistes poursuivis par un ours
(Voutezac, Corrèze, 1908)



Cette histoire tragi-comique s’est passée sur une route de Corrèze.
Deux cyclistes de Voutezac, l’oncle et le neveu, revenaient de Fombiardes, en devisant gaiement, quand ils croisèrent, sur la route, une dizaine de roulottes de Romanichels.

Cinq ours attachés à des arbrisseaux semblèrent fort intéressés par le passage des cyclistes et l’un des plantigrades, le plus gros, rompit le lien qui le retenait et se mit à leur poursuite.
 
Les cyclistes, effrayés pédalèrent de leur mieux, mais l’ours, que la graisse ne gênait guère, s’acharnait, et les gagnait de vitesse. Enfin, tirant une langue énorme, essoufflé et furieux, il ralentit sa course.

L’un des cyclistes était déjà loin ; mais le second, très impressionné et croyant toujours le plantigrade à peu de distance de lui, donna un coup de guidon malencontreux et roula dans un fossé très profond. Heureusement pour lui, l’ours, crevé comme un simple « pneu », hors d’haleine, resta étendu sur la route.

Des gendarmes de Vigeois, prévenus, arrivèrent et commencèrent par porter secours au blessé. Puis, courageusement, ils s’avancèrent à la rencontre de l’ours. Celui-ci, en les apercevant, se dressa sur ses pattes arrière, près à la lutte, mais plusieurs balles eurent bientôt raison de l’animal.
 
 
Article et gravure relevés dans le petit journal du 21 juin 1908.



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