Mme Odile Guy, brocanteuse,299,rue du Faubourg Saint-Antoine, se trouvait, l’autre soir, devant son comptoir, lorsque la porte s’ouvrit livrant passage à un jeune soldat d’infanterie suivi de deux autres individus vêtus de noir et coiffés de chapeaux ronds, qui demandèrent à acheter une montre bon marché. Comme la brocanteuse se retournait pour ouvrir une vitrine, un des trois personnages se rua sur elle et tenta de l’étrangler.

La sexagénaire se débattit de toutes ses forces, appela au secours et s’évanouit. Le chien César, qui se trouvait dans la rue ; d’un coup de patte, il poussa la porte qui s’ouvre facilement de l’extérieur, ce qui mit en branle une sonnerie installée dans la salle à manger ; les assassins épouvantés se croyant découverts par des clients ou par des agents, abandonnèrent leur victime et s’empressèrent de prendre la fuite.
 


Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 19 avril 1908.