Découverte : le nom de Jésus gravé dans la pierre (2002)


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Vrai portrait de N.S. Jésus-Christ, tel qu
Vrai portrait de N.S. Jésus-Christ, tel qu'il a été envoyé au sénat romain par Publius Lentulus alors gouverneur en Judée : [estampe]
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La grande vie de Jésus-Christ. Passion / par Ludolphe le Chartreux ; nouvelle traduction intégrale avec préface et notes par le P. D. Florent Broquin...
La grande vie de Jésus-Christ. Passion / par Ludolphe le Chartreux ; nouvelle traduction intégrale avec préface et notes par le P. D. Florent Broquin...
Source: gallica.bnf.fr



Histoire des origines du christianisme. 1, Vie de Jésus / par Ernest Renan,...
Histoire des origines du christianisme. 1, Vie de Jésus / par Ernest Renan,...
Source: gallica.bnf.fr

Selon un chercheur français une inscription dans la pierre serait la première dans l’histoire à porter le nom de Jésus.

L’inscription « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus » est gravée en araméen, langue voisine de l’hébreu, sur le côté d’un ossuaire de Jérusalem datant du 1er siècle, écrit le paléographe français André Lemaire dans la dernière édition de Biblical Archéology Review, paru hier.

« Nous voulons annoncer la première attestation archéologique de Jésus », a déclaré l’éditeur de la revue américaine, Herschel Shanks.

La mention la plus ancienne de Jésus Christ, dont l’existence est notamment citée par l’historien Flavius Josèphe, remontait jusqu’ici à un fragment en grec de l’évangile de Jean sur Papyrus datant de 125.

L’auteur lui-même est cependant moins catégorique. « On ne pourrait être sûr à 100% », a dit André Lemaire, que si l’inscription précisait Jésus « de Nazareth » ou Jacques « le juste », le surnom de Jacques, lapidé en 62 qui dirigea l’église judéo-chrétienne de Jérusalem et qui est mentionné plusieurs fois comme «  frère de Jésus » dans la bible.

« L’identification repose d’une part sur un calcul de probabilités concernant les noms propres », car si les prénoms Jacques (ou Jacob), Joseph et Jésus étaient très courants à Jérusalem, en revanche la juxtaposition de trois noms sur un ossuaire est rare et tendrait à prouver qu’il s’agissait de personnages connus.

Surtout André Lemaire, professeur à l’école pratique des hautes études à Paris, se fonde « sur la grande rareté de la mention d’un frère sur un ossuaire et il faut donc qu’il y ait une raison spéciale. »

Mais des historiens et épigraphes ont exprimé des doutes sur la découverte et son interprétation, affirmant notamment que Jésus était, avant 70, encore peu connu dans la région.

Troublante juxtaposition de noms.

« Il s’agit d’une extrapolation », à estimé l’abbé Emile Puech, de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. La juxtaposition de trois noms est rare mais pas unique. Rien ne prouve qu’il s’agisse de personnes très connues et certainement pas que Jacques soit le fils de Joseph et Marie, a-t-il déclaré.

André Lemaire estime que l’inscription dans un type d’écriture qui n’a été utilisé qu’entre 10 et 70 après JC, remonte à environ 63 après JC, ce que M. Puech conteste.

André Lemaire a fait examiner la patine en laboratoire en Israël pour garantir qu’il ne s’agit pas d’un faux.

L’ossuaire de 50cm de long est une boîte de pierre où l’on mettait à cette époque les os des défunts un an environ après leur mort. D’autres spécialistes ont regretté que l’ossuaire  n’ait pas été trouvé lors d’une fouille archéologique avérée, mais présentée par un collectionneur qui veut rester anonyme et vit en Israël ;

« Ce pourrait être quelque chose de vraiment important, mais nous ne le saurons jamais avec certitude », a déclaré Kyle McCarter, professeur à la John Hopkins Universirty (Baltimore), en notant que « les doutes persisteront car on ne connaît pas les circonstances de la découverte. »

L’annonce devrait en tout cas relancer le débat chez les chrétiens sur la famille de Jésus Christ, car l’expression « frère » a plusieurs sens dans les langues sémitiques.

André Lemaire rappelle que la tradition protestante considère que Jésus avait des frères et sœurs, dont Jacques, de la même mère Marie et du même père Joseph. La tradition orthodoxe considère que Jacques était un « demi-frère » et les catholiques parlent de « cousins » de Jésus.

 

Article relevé dans la Nouvelle République du 23.novembre 2002.




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