A la recherche de nos ancêtres (Prissé la Charrière 2000)


Archives Gallica BNF

Bulletins de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres
Bulletins de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres
Source: gallica.bnf.fr

C’est la sixième campagne de fouilles qui se déroule au tumulus de Prissé la Charrière, situé sur la propriété de M. Bastard de Crisnay.
Financés par le conseil général et l’Etat, les travaux sont conduits sous la responsabilité conjointe de Roger Jousseaume, Luc Laporte, chercheurs au CNRS et Chris Scare, professeur à l’université de Cambridge. Venus de France, d’Angleterre, d’Irlande, d’Ecosse, d’Allemagne, d’Espagne mais aussi d’Afrique (Mauritanie, Ethiopie), ils sont une quarantaine d’étudiants à s’activer avec méthode pour mettre à jour l’architecture du monument  et pour essayer de découvrir la vie de nos ancêtres du néolithiques.
Au fil des années, les travaux confirment l’intérêt de ce tumulus de type angoumoisin. Actuellement, les fouilles ont mis à jour une chambre funéraire ronde entourée d’un fossé d’environ six mètres de largeur. Fossé au double rôle « d’enceinte culturelle et de barrage entre le monde des morts et celui des vivants ». Une deuxième construction (réalisée dans les cinq ou six siècles qui ont suivi) recouvre le premier édifice. Ce nouvel élément renferme une deuxième chambre funéraire dotée d’un couloir d’accès permanent. Des éléments de fermeture du couloir ont été trouvés (fragments de porte). Ils permettent de situer les constructions entre 4.500 et 3.500 ans avant notre ère. L’extraction de l’ADN et l’examen du code génétique permettront de dater avec plus de précision.
Roger Jousseaume ressent toujours la même émotion en pensant que nos ancêtres avaient réalisé ces constructions monumentales mille ans avant les pyramides.
L’intérêt du tumulus de Prissé la Charrière réside aussi dans son bon état de conservation. Etat dû au fait que la construction est en pierre alors qu’en général les chambres funéraires étaient seulement recouvertes de terre.
La complicité du propriétaire du terrain, l’hospitalité de la commune de Marigny qui héberge les enquêteurs du passé se sont ajoutés aux caractéristiques du monument pour décider les différents responsables à choisir ce site pour y mener des recherches complètes.
Le tumulus de Prissé la Charrière deviendra alors un jalon reconnu de l’étude de  l’époque néolithique, car il aura été un des monuments mégalithiques les plus fouillés. C’est à partir des secrets qu’il délivre d’année en année que les chercheurs reconstitueront la vie de nos ancêtres.

 
Article  relevé dans la Nouvelle République du 20. juillet 2000.


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