M.    de Savorgnan de Brazza (1905)



Collection Gallica/BNF


[Savorgnan de Brazza] / Nadar
[Savorgnan de Brazza] / Nadar
Source: gallica.bnf.fr


Région des cours supérieurs de l
Région des cours supérieurs de l'Ogooué, de l'Alima et de la Licona / reconnue par MM P. Savorgnan de Brazza ; et ; N. Ballay, 1876-1878 (carte provisoire)
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Exposé présenté par M. P. Savorgnan de Brazza,... dans la séance générale extraordinaire [de la Société de géographie] tenue au Cirque d
Exposé présenté par M. P. Savorgnan de Brazza,... dans la séance générale extraordinaire [de la Société de géographie] tenue au Cirque d'hiver, le 21 janvier 1886
Source: gallica.bnf.fr

Le vaillant explorateur au milieu de son escorte pendant son dernier voyage au Congo.
A la suite d’exactions commises au Congo par certains administrateurs coloniaux, le gouvernement a décidé d’y faire une enquête administrative et il a chargé de cette enquête M. Savorgnan de Brazza, qui fut, il y a trente ans, le premier explorateur des régions congolaises, et le véritable créateur de la colonie. M. de Brazza, dont nous résumons plus loin la glorieuse carrière a naguère occupé a France et le monde de ses exploits; depuis plusieurs années, le silence s’était fait sur son nom. Bien qu’il soit encore dans toute la force de l’âge - M. de Brazza n’a que cinquante trois ans- et qu’il eût pu rendre encore les plus éminents services dans ces contrées qu’il avait pacifiquement conquises à la France, on le tenait volontairement effacé.
Cependant, depuis qu’il ne présidait plus ses destinées, la colonie du Congo ne cessait de se signaler fâcheusement à l’attention de la métropole. Ce n’étaient que révoltes, pillages, massacres, attaques de factoreries, d’une part; de l’autre, exactions et abus de pouvoir commis par des fonctionnaires ou des colons.
La cause fondamentale de ces troubles réside évidemment dans une organisation insuffisante de l’administration de la colonie, et dans les difficultés qu’éprouvent les fonctionnaires pour accoutumer les indigènes très primitifs de ces contrés à des mœurs plus civilisées et à un travail régulier.
Quoiqu’il en soit, il devenait urgent d’étudier les moyens de remédier à cet état anarchique. Et le gouvernement ne pouvait mieux faire que de confier cette mission à M. de Brazza.
Le grand explorateur, en effet, sut toujours par une diplomatie toute de bienveillance et d’humanité, conquérir la sympathie des grands chefs africains; et c’est ainsi qu’il donna à la France un immense empire sans avoir tiré un seul coup de fusil.
M. de Brazza s’embarque le 17 mars sur le Magellan, qui doit le conduire en Afrique.
A Brazzaville, il recueillera les premiers renseignements auprès des fonctionnaires de l’ordre administratif et judiciaire et prendra connaissance de l’instruction actuellement ouverte sur les abus commis dernièrement par des fonctionnaires contre les noirs. Il visitera ensuite les diverses régions du Haut Congo et son voyage se poursuivra très avant dans l’Oubangui, jusqu’au voisinage du territoire du Chari.
Enfin, il étudiera les projets de réorganisation de la colonie, et notamment ceux concernant les attributions de pouvoir dévolues aux fonctionnaires dans les conflits entre européens et indigènes.
Quand tous les éléments de l’enquête confiée à M. de Brazza seront réunis, il ne restera plus qu’à dresser le plan d’action nécessaire pour mettre en œuvre toutes les ressources de cette colonie.
Nul mieux que lui ne peut mener à bien une telle tâche; et ce sera digne couronnement de sa carrière de l’avoir accomplie.
 
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 19 mars 1905.




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