Un naufrage aérien: Le dirigeable de M. de Santos-Dumont
 (1901)



Quand M. de Santos-Dumont aura gagné le prix Deutsch, il faut convenir qu’il ne l’aura pas volé.
On sait que ce prix de cent mille francs est destiné par son fondateur à l’aéronaute qui, parti des coteaux de Saint-Cloud, y sera revenu au bout de trente minutes après avoir doublé la tour Eiffel.
Une première fois, M. de Santos-Dumont fit le parcours, mais gêné par le vent il dépassa de quelques minutes le délai fixé.
C’était à refaire. Le jeune aéronaute attendit un temps plus favorable, et il y a quelques jours à 6 heures 11 du matin, il quittait les coteaux de Saint Cloud. Tout alla bien au début; les curieux le virent doubler rapidement la tout Eiffel et revenir avec une aisance qui ne laissait aucun doute sur son succès; quand tout à coup après quelques ondulations inquiétantes son appareil disparut.
Il venait de descendre brusquement et de se briser sur le toit d’une grande maison du quai de Passy. Par bonheur, la partie qui soutenait la nacelle était restée accrochée. Grâce au secours de M. Gustave Cassafier, un ancien zouave, qui, aidé de quelques passants, lui lança des cordes, M. de Santos-Dumont fut sauvé.
L’accident provient du manque de rigidité du réservoir de gaz; la dilatation prévue ne s’y étant pas produite dans les conditions attendue, le vent qui était debout au retour creusa dans l’étoffe et rompit l’équilibre.
M.de Santos-Dumont connait la cause de son accident, il remédiera; il ne demande que quinze jours pour construire un nouvel appareil avec lequel bien certainement, cette fois, il réussira.
 
 

Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 25 aout 1901



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