Irruption d’un sanglier au milieu
d’une foire. A la suite des dernières chutes de neige, les fauves ont été de toutes parts chassés de leurs repaires. Dans le plateau central, plusieurs habitants des campagnes ont eu maille à partir avec des bandes de loups. Dans les Pyrénées, ce sont les sangliers qui, depuis quelques temps, font d’intempestives irruptions dans les villes et les villages.
L’un d’eux, certains jours, arrivant inopinément sur la place d’un village des landes, tomba au beau milieu d’une noce qui sortait de l’église. Je vous laisse à penser par quels cris il fut accueilli.
Quelques jours plus tard, à Arreau, dans les hautes Pyrénées, tandis que la foire battait son plein, un énorme sanglier débouchait subitement sur la place, semant partout l’effroi sur son passage.
Après avoir renversé pas mal de gens et d’étalages, la bête sauta dans la rivière.
Armés de haches, de tridents, de revolvers, de nombreuses personnes se mirent à sa poursuite et réussirent à l’abattre après une chasse qui dura près d’une heure.
Quelques instants plus tard, un deuxième sanglier venait se faire capturer vivant par les employés d’un voiturier de la ville.
Plus récemment encore, un fait pareil se produisait à Tarbes, en pleine foire également. Un énorme sanglier, pesant cent kilos, environ, surgissait soudain place Notre-Dame, renversant sur son passage plusieurs personnes, éventrant une ânesse et culbutant des étalages forains.
La bête, poursuivie par plusieurs chasseurs, sauta ensuite dans la rivière. Enfin, harcelée de toutes parts, elle tomba sous les coups des chasseurs. Plusieurs de ceux-ci avaient reçu de douloureux coups de boutoir.
A la suite de ces faits, des battues ont été organisées, et en deux jours de chasse, trente sangliers ont été abattus.
Article et gravure relevé dans le petit journal illustré du 4 mars 1906.