Le roi Manuel de
Portugal a reçu à Paris un accueil ému. Sa jeunesse, le drame
terrible qui précéda son avènement. Le courage tranquille avec lequel
il monta sur le trône, tout concourait à rendre sa physionomie
touchante. Et puis, il a pour mère une française, la reine Amélie, qui a tant contribué
à faire aimer et admirer la France au Portugal. Le benjamin des rois à vingt ans. Il est instruit et même lettré. C’est sa mère qui a été sa principale éducatrice. Artiste, elle lui a appris à aimer les arts. Il est excellent musicien. Cela ne l’empêche pas d’être passionné pour les sports, et d’être un marin accompli.
Depuis son avènement, les affaires de l’Etat ont pris tous ses instants. La tragédie qui le fit roi a mûri son intelligence et sa raison. Il est profondément pénétré de ses devoirs vis-à-vis de son peuple.
La France et Paris, qui témoignent volontiers à tout ce qui est jeunesse et courage tant de sensibilité attendrie ne pouvaient qu’accueillir avec sympathie ce souverain de vingt ans, qui, en dépit de son jeune âge a déjà fait un si cruel apprentissage de ce qu’Umberto d’Italie appelait « les risques du métier de Roi »
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 5 décembre 1909.