Mariage de M. Paul Deschanel à la mairie du Ve
arrondissement ( Paris 1901) |
![]() Ses collègues l’ont clairement montré récemment en le choisissant pour les présider, malgré les divergences d’opinion, malgré surtout une opposition forcenée. M. Paul Deschanel, orateur disert, instruit, est de plus homme d’amabilité et de tact; nul ne sait mieux qui lui allier la bonne grâce à la fermeté et ceux même contre lesquels il est obligé de sévir ne lui en garde pas rancune: ils l’ont prouvé. En vue d’échéances futures, ses amis, si nombreux, regrettaient qu’il ne fût pas marié. Maintenant, c’est chose faite, et en vérité, M. Paul Deschanel ne pouvait nous donner une plus charmante présidente. C’est la fille de M. René Brice, un des députés les plus écoutés qui soient, un administrateur de tout premier ordre et dont l’existence politique et financière a toujours été d’une impeccable dignité. Par sa mère, Mme Paul Deschanel est la petite fille de Camille Doucet, le fin lettré que regrettent tous ceux qui eurent le bonheur de l’approcher et qui mourut secrétaire perpétuel de l’académie française. Les sympathies qu’il a laissées en affectueux héritage se sont jointes à celles acquises par M. Deschanel, de sorte que si le jeune président voulait, comme Socrate, réunir en sa maison tous ses amis véritables, le vaste palais-bourbon serait infiniment trop petit. On l’a vu le jour du mariage religieux où malgré les précautions prises, les cartes distribuées, l’affluence était si considérable que le plus grand nombre, y compris certains personnages très éminents, dut rester à la porte de l’église, sur la place Saint-Germain-des-Prés. Les mariés eux-mêmes stationnèrent un quart d’heure avant de trouver accès à leur sanctuaire. Plus simple avait été la cérémonie du mariage civil dont nous reproduisons l’aspect à notre première page. Dans la salle de la mairie du sixième arrondissement, le maire, M. Herbet, avait uni devant la loi les fiancés qu’assistaient comme témoins MM. Loubet, président de la République, Ernest Legouvé, le vénérable doyen de l’académie française, toujours vert malgré ses quatre vingt quatorze ans, Alfred Mézières, sénateurs membre de l’académie française, et Germain de l’Institut. La foule qui avait voulu être à la fête, se souvenant de la sollicitude de M. Paul Deschanel pour les classes ouvrières, avait attendu la sortie des deux époux pour les acclamer et leur souhaiter tout le bonheur qu’ils méritent. Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 3 mars 1901. |
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