Grand incendie à Bordeaux
 (1906)



Le petit journalLa lutte contre le feu.
  
Dans notre dernier numéro, nous donnions d’intéressants détails sur l’organisation du corps des pompiers bordelais et nous rendions hommage à ces soldats, à ces sauveteurs qui sont là-bas les dignes émules de nos sapeurs pompiers de Paris.

Or, comme pour appuyer ces justes éloges, voici que, ces jours derniers, un formidable incendie  a éclaté à Bordeaux et que les pompiers bordelais ont fait preuve, en le combattant, des plus belles qualités de discipline et de courage.

L’incendie s’est déclaré dans les dépendances de la gare de marchandises de Brienne, de la Compagnie de chemins de fer du midi, dans un vaste, terrain situé en bordure des quais, sur la rive gauche, enclos de grilles, large de 60 mètres environ et long de 3 à 400 mètres.
L’intensité du feu était telle que les immeubles situés de l’autre côté du quai de Brienne prirent feu. Les fils télégraphique et téléphoniques et les rails des tramways furent fondus et les pavés de silex fendirent.

Les vaillants pompiers, auxquels vint s’adjoindre un détachement du 14e Régiment d’artillerie, sous le commandement du capitaine Picare, pouvaient à peine rester sur place et tenir leur lance dans cette fournaise.

En l’absence du capitaine Braud, qui représentait la compagnie à Paris aux fêtes organisées par le petit journal, les pompiers étaient commandés par le lieutenant Magret et s’est montré à la hauteur de sa tache et à fit preuve de beaucoup de sang froid. Quant aux sapeurs, ils ont montré un dévouement admirable. Ils étaient simplement héroïques, quand ils travaillaient, au milieu d’une fumée âcre et dans une atmosphère irrespirable, à combattre le formidable sinistre. Leur ténacité et leur courage furent inlassables. Après sept heures d’efforts, ils purent se rendre maîtres du fléau.

Deux d’entre eux, le caporal Houssat et le sapeur Cazeaux, furent blessés ; mais ils refusèrent de quitter leur poste et continuèrent leur service jusqu’à ce que le feu pût être circonscrit.
C’est une belle page de plus à ajouter aux annales des sapeurs pompiers de Bordeaux.
Le petit journal est heureux d’avoir rendu hommage à ces modestes héros.

 
Article et gravure relevés dans le petit journal du 15 juillet 1906.




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