C’est à Newark, dans le New-Jersey que se produisit ce
dramatique sinistre. Le feu avait pris dans une fabrique de cartonnages où se trouvaient de nombreuses ouvrières. Frappées de panique, quelques unes de ces malheureuses sautèrent par les fenêtres dans les filets de sauvetage tendus par les pompiers. La plupart de celles qui travaillaient aux étages supérieurs se tuèrent.
Les personnes qui assistèrent à ce tragique spectacle racontent des détails horribles. Une jeune fille, en sautant du dernier étage tomba sur une barrière de fer et son corps s’y empala trop près de la fournaise pour qu’on pût le détacher. A ce moment, on vit apparaitre à une fenêtre du troisième étage une tête de femme dont les cheveux brûlaient. Comme la malheureuse levait les bras, ses manches prirent feu à leur tour; elle disparut et quelques secondes plus tard on entendit un cri et l’on vit un corps à moitié nu, presque noir, s’abattre aux pieds des assistants.
Les contremaîtres, en visitant les ruines, ont découvert une masse d’une vingtaine de femmes carbonisées bloquant la fenêtre conduisant à l’échelle de sauvetage rendue inabordable par les flammes qui montaient de l’étage inférieur.
Ce sinistre a couté la vie à trente personnes.
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 11 décembre 1910.