Un soldat héroïque
(Paris 1909)



Au cours d’un incendie, le soldat Charles Schumacker, du 118e d’infanterie se jette au milieu du brasier et arrache deux enfants à la mort.

L’atelier d’ébénisterie de M. Crachmann, passage Saint Bernard, était en flammes. C’était la nuit. Tout reposait dans la populeuse cité, et le feu avait gagné le premier étage de l’immeuble où dormait paisiblement la famille de M. Crachmann.

Un soldat, M. Charles Schumacker, du 118e Régiment d’Infanterie, actuellement en congé de convalescence à Paris, s’apprêtait, à ce moment, à regagner le domicile de ses parents, dans l’immeuble même où l’incendie venait de se déclarer.

En un clin d’œil, le militaire donna l’alarme en jetant une pierre dans la fenêtre de la chambre à coucher de M. Crachmann.

Celui-ci, affolé devant la situation critique dans laquelle il se trouvait, pensa tout d’abord à sauver sa femme pendant que, dans le passage, les habitants, subitement éveillés, se préoccupaient d’organiser les secours. Mais il restait deux petits enfants dans le logis incendié.

On vit alors M. Charles Schumacker grimper vivement les échelons d’une échelle dressée contre l’atelier et, au milieu de l’épaisse fumée et des flammes qui crépitaient, pénétrer en pleine fournaise, pour arracher les enfants de l’ébéniste à une mort certaine.

Le public qui assistait avec stupeur à ce courageux acte de sauvetage fit une ovation spontanée au petit fantassin, que les parents fous de joie, embrassèrent avec une reconnaissante effusion.
 
 
 
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 26 septembre 1909.




Retour aux articles