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La collision de Villepreux
 (1910)



Peu d’accidents de chemins de fer furent accompagnés d’épisodes aussi douloureux et aussi terrifiants que celui de Villepreux.
Quand l’express fut entré en collision avec le train omnibus immédiatement l’incendie éclata.

Les charbons incandescents de la machine s’étaient déversés sur l’amas formé par quatre wagons broyés et bientôt le gaz des wagons de l’express, l’huile des lampes, déjà allumées d’ailleurs, du train omnibus aidant, les deux trains, ou plutôt ce qui en restait, furent en flammes.

On vit alors se dérouler des scènes horribles: une mère essayant d’arracher son enfant aux décombres déjà incandescents; une femme folle de douleur, voulant rejoindre son mari dans la fournaise.

Un employé de la Compagnie de Wagons-lits, M. Fellonneau, blessé dans la catastrophe, disait à un rédacteur du Petit Journal:
« J’ai voyagé dans tous les pays; j’ai couru bien des danger, mais jamais je n’ai assisté à des scène d’horreur semblables à celles dont j’ai été le témoin et malheureusement une des victimes.
Je vois toujours notamment, un petit enfant, qui poussait des cris affreux, qui vivait et cependant semblait n’avoir plus de jambes ; un homme d’équipe, qui pleurait d’émotion, portait dans ses bras ce petit corps et le sang qui coulait en abondance de ce tronc vivant et mutilé, transperçait en les rougissant les vêtements de l’homme. J’avoue que, devant ce tableau, l’émotion que je ressentis me fit oublier, pour quelques instants, la douleur que me causaient mes fractures et mes brûlures… »
 
 
Article et gravure relevés dans le petit journal du 3 juillet 1910.




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