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Mercredi dernier à Niort ont été célébrées les obsèques de Georges Limousin, accompagné jusqu’à sa dernière demeure par sa famille et ses nombreux amis. Décédé à l’âge de 85 ans, il comptait dans le monde des anciens combattants et des résistants.
Mobilisé le 24 aout 1939, il rejoint Paris après la débâcle de juin 1940 et intègre les PTT où il travaillait déjà avant guerre. Muté à Niort, à sa demande, comme facteur, il aura notamment la tournée du centre-ville. Ce faisant, il est amené à porter le courrier de la milice, de la LVF, de la Gestapo et de la Kommandantur.
Aussi, son premier acte de résistance sera de détourner les lettres de dénonciation qu’il repère et qu’il détruit.
Cette résistance individuelle n’était pas sans risque et l’amène à prendre des dispositions pour une fuite éventuelle, en laissant son vélo derrière le poste. Il prend alors contact avec Martinet, du Mouvement de libération et rencontre le chef des FTP, Emile Trouvé, alias «Commandant Philippe», qui était l’adjoint du colonel Robin, chef des FTPF pour les Deux Sèvres.
Très vite, Georges Limousin va devenir l’agent de liaison entre les deux mouvements sous le nom de «Louis». C’est à ce moment qu’il décide d’adhérer au parti communiste, alors clandestin (en 1942)
Chargé de regrouper les résistants du Marais et de renforcer le maquis du bois de Courolles à Coulon, ce maquis s’illustre dans plusieurs actions de sabotage (lignes téléphoniques, voitures allemandes…) et facilite l’évasion de personnes de confessions juives de l’hôpital de Niort. Des soldats allemands sont également attaqués à l’école primaire de Benet.
Georges Limousin a alors le grade de lieutenant et participera en tant que tel à la libération de Niort, fin aout début septembre 1944 (il est chargé avec son groupe de rechercher les collaborateurs et les remettre à la justice). Engagé sous les ordres de «Chaumette» -Le colonel Edmond Proust – Il participe à la bataille du front de La Rochelle et sera démobilisé en 1946.
Après guerre, il retourne au PTT à Niort et devient membre du secrétariat de la fédération du PCF avant d’être muté dans la région parisienne, à Bobigny, où il sera élu conseiller municipal. A la retraite il reviendra à Niort.
M. Limousin était titulaire de très nombreuses médailles (médaille du combattant volontaire 39-45, des engagés volontaires, des combattants républicains, insigne des forces françaises de la libération etc.) Il avait été proposé pour la légion d’honneur à titre de résistant valeureux le 1er avril 1991.
La «NR» adresse à sa famille ses très sincères condoléances.

Article relevé dans la Nouvelle République du 30 aout 1996.