Georges Devautours : Mémoires thouarsaise du débarquement


Des deux Sèvres ils n’étaient qu’une poignée à avoir participé au débarquement de juin 1944, sur les navires alliés. Georges Devautour est le dernier thouarsais à avoir vécu l’aventure. Ses deux compagnons, également du pays, René Sorry de Chêne et Eugène Berteau de Thouars sont maintenant disparus. Avec eux, il avait été incorporé dans les Forces Françaises Combattantes puis en Novembre 1943, dans les Forces Américaines, celles-là-mêmes qui le 5 juin 1944 se trouvaient au large de l’île de Wight, avant de rejoindre les plages normandes.
Aujourd’hui 6 juin, Georges Devautour participe aux cérémonies du débarquement des alliés. Il a reçu son invitation, son laissez-passer, son badge. Tout un programme… A 16h, moment fort de la journée, il sera à Utha Beach où de nombreux chefs d’Etat se retrouveront
Sur le Georges-Leygues : La veille de son départ, Georges Devautour nous a montré son carnet de bord, un grand livre de comptes à l’écrignée, illustré de photos et de dessins. Heure par heure, il a noté toutes les manœuvres effectuées par son croiseur, Le Georges-Leygues de la 4e division, celui qui ouvrait le chemin, pour l’opération « Overlord ». « J’étais à la direction de tir de l’artillerie, raconte-t-il, nous avons jeté l’ancre face à Port en Bessin, à quelques kilomètres des côtes. »
Le 1er juin, nous savions où aurait lieu le débarquement…
Incorporé dans les forces Navales Américaines sous commandement français, Georges Devautour et ses deux compagnons vont effectuer deux mois d’entraînement intense. « Dès le 1er juin à 13h, nous savions tous exactement où aurait lieu le débarquement, il n’y avait aucun risque de fuite, nous étions totalement isolés et sans communication. » Le 3 juin 1944, c’est l’embarquement de Belfast, en compagnie des cuirassiers Arkansas, Texas et Nevada.
Le Georges-Leygues restera jusqu’au 15 juin face à cette côte. « De notre poste, nous avons assisté à tous les combats, quelque chose d’inimaginable… » Avant de refermer son carnet de bord, Georges Devautour nous à montré la photo de mille, tous les hommes du croiseur, avant l’embarquement. « Demain, je retrouverais peut-être quelques-uns de mes camarades. »
 
 H.L.

 
 Nouvelle République du 6 juin 1984. 




Retour aux articles.