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L’ex-chef de la Gestapo de Toulouse coule des jours heureux en Basse Saxe, les Klarsfeld l’ont retrouvé.

Me Serge Klarsfeld et sa femme Beate, ont révélé l’identification de plusieurs criminels de guerre. C’est ainsi qu’ils déclarent avoir découvert à Celle, en Basse Saxe (RFA) et identifié en Allemagne le chef de la Gestapo de Toulouse, le lieutenant SS Karl Heinz Muller, condamné à mort par contumace le 9 juin 1953 par le tribunal permanent des Forces armées de Bordeaux. Muller, qui aura 67 ans le 6 février prochain, est originaire de Lunebourg.
Sous sa direction de juin 1943 à 1944, la Gestapo de Toulouse s’est signalée par d’innombrables exactions, exécutions sommaires, tortures de résistants et déportation de juifs (notamment un convoi de déportés parti directement de Toulouse pour Buchenwald le 30 juillet 1944 avec 166 juifs dont 21 enfants)
Me Klarsfeld a précisé qu’il avait décidé de retrouver ce lieutenant SS après avoir découvert, récemment à New York, au sein des archives de l’Institut historique juif Yivo, le dossier de la section anti-juive de la Gestapo de Toulouse que les nazis avaient essayé de détruire et qui a été presque entièrement épargné par le feu.
Il s’agit des listes des juifs arrêtés et envoyés à Drancy pour être déportés à Auschwitz.
Muller, qui réside en Basse Saxe à Celle, a été interrogé par Beate Klarsfeld au sujet de ses activités pendant la guerre. Il a nié avoir été chef de la Gestapo de Toulouse. Ayant fait vérifier son état civil, Me Klarsfeld a constaté que Muller est bien né le même jour et au même lieu que le Muller condamné par les tribunaux français.
Son cas, souligne Me Klarsfeld est d’autant plus important qu’avant de prendre sa retraite en 1976, il était commissaire principal dans la police de Celle.
Me Klarsfeld se rendra d’ailleurs la semaine prochaine à Cologne pour y remettre les photocopies du dossier de Muller au procureur général Gehrling, chargé de la poursuite des criminels responsables de la « solution finale » de la question juive en France.
Me Klarsfeld a précisé d’autre part le sort de plusieurs autres criminels ayant opérés en France.

Article Relevé dans la Nouvelle république du 13 janvier 1978.