Edmond Proust honoré par Chénay
( Deux-Sèvres 1986)



Ancien du 114e R.I., et personnalités ont voulu perpétuer le souvenir de Proust-Chaumette
 
De très nombreux bâtiments portent désormais le nom de Proust Chaumette. Le souvenir de cet homme de bien sert d’exemple tant aux scolaires de l’ancien groupe des Chasseignes à Saint Maixent qu’aux jeunes qui pratiquent le sport ou la culture dans le foyer de Saivres. Chaque lieu marque par le passage trop rapide de ce personnage hors du commun a tenu a graver dans la pierre sa reconnaissance.
Chenay a attendu le trentième anniversaire de sa disparition pour dévoiler une humble stèle qui se trouve posée à quelques mètres seulement de la maison natale du héros, l’enfant du pays. On lit :
« A Edmond Proust, né à Chenay le 20 octobre 1894. Instituteur rural, président fondateur de la MAAIF, et de la CAMIF. Colonel Chaumette, chef de la résistance en Deux Sèvres, commandant le 114e R.I.
Lors de l’inauguration qui s’est déroulée jeudi en début d’après-midi, deux cent cinquante personnes ont vécu avec émotion le souvenir de cet homme volontaire qui, jeune orphelin de père, montra une grande détermination dans ses études à l’école normale de Parthenay.
Parmi les anciens du 114e Régiment d’Infanterie, une unité dont les Deux Sèvres ont été le creuset, avait pris place le Dr. Clert, député, M. Malherbe, directeur de cabinet du préfet, le colonel Le Gall, commandant le 114e R.I de Saint Maixent, le colonel Vallière, DMD, le colonel de gendarmerie Jacquet, le lieutenant des pompiers Didier et bien sûr M. Audis, maire honoraire de Pamproux, le conseiller général Jean Pierre Marché et M. Gouband, maire de Chenay, qui entouraient M. Robert Proust, fils de Proust-Chaumette.
Une gerbe de fleurs fut déposée au monument aux morts et lentement, le drapeau du 114e R.I. fut enlevé de la jolie stèle, alors qu’un peloton présentait les armes et que jouait la musique de Lezay.
Au cours des divers discours, les personnalités ont retracé le brillant parcours de celui qui disparut le 27 novembre 1956. Une vie courte et dense. Edmond Proust, comme s’il avait eu un pressentiment, avait beaucoup œuvré pour la France et s’était éteint, victime de la maladie, lui qui avait mené tous les combats.
On soulignait qu’ayant la haine de la guerre, il avait su pourtant faire son devoir de 1914 à 1918, quand il fut blessé, puis en 39, quand il fut un capitaine prisonnier près de Nuremberg. Libéré, Proust ne pensa qu’à une libération plus générale quand il regagna son école de « Payré » de Saivre, où il exerçait avec fierté son rôle d’instituteur rural. Allait naître Chaumette !
Dans l’ombre, le maître devint le chef de la résistance. Il pouvait alors compter sur l’efficacité de nombreux amis, dont M. Mastreau, le regretté maire de Sainte Eanne, un autre instituteur. Regroupant les francs-tireurs et les partisans, l’épopée de la clandestinité avec le 114e Régiment que l’on mena jusqu’à l’héroïsme de la campagne du Rhin et Danube.
Grand citoyen donc, par sa capacité de refuser l’impact de l’ennemi totalitaire mais également citoyen hors pair dans son rôle social culture et sportif. Cette démarche de pensée devait faire de lui le pionnier de l’esprit mutualiste en fondant la MAIF, puis la CAMIF.
A Chenay, on a conservé le souvenir d’un homme affable bon et généreux, et l’on peut être légitimement fier de cet enfant du pays.
 C.L.T.
 

Article  relevé dans la Nouvelle République du 30. novembre 1986




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