Officiers russes sauvés par une automobile. Mandchourie 1904 |
C’est
au sanglant combat de Turentchen que se déroula le dramatique incident
qui fait l’objet de notre gravure de première page.
Le mécanicien Verapouchenkoff, qui en fut l’un des héros, en a fait le récit à l’un de nos confrères russes, le Roussky Listok : « Attaché en qualité de conducteur d’automobile à l’état-major du général Zassoulitch, rapporte Verapouchenkoff , je reçus, pendant le combat de Turentchen, l’ordre de transporter deux officiers à l’état-major du 22e Régiment. Nous partîmes donc et nous arrivâmes à l’endroit ou devait se trouver le régiment en question. Malheureusement, les Russes n’étaient plus là et les japonais avaient pris leur place. Ces derniers ouvrirent le feu sur nous. J’étais assis à l’avant et je reçois une balle dans le flanc ; je tombe. Un officier se lève pour examiner ma blessure, mais une balle l’atteint au bras, au-dessus du coude. L’autre officier est en même temps frappé au côté gauche par un projectile qui le traverse de part en part. L’automobile s’arrête. Les japonais suspendent leur tir et s’approchent de nous. L’officier qui est blessé à la min me dit : -Au nom du ciel, essayez de vous lever ; autrement nous sommes pris tous les trois. Il m’aide à m’asseoir, je mets l’automobile en marche et nous voilà filant furieusement en arrière. Pour ne pas tomber, je me cramponnai à la direction ; l’officier me soutenait avec la main qu’il avait libre. La route était assez unie et nous pûmes échapper. Les japonais recommencèrent à tirer, mais sans atteindre aucune partie essentielle de l’automobile. » Voilà, n’est-il pas vrai, un beau trait de sang froid et de courage bien digne d’être recueilli par les historiens de l’avenir, lorsqu’ils parleront du rôle de l’automobilisme dans les guerres modernes. Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 2 octobre 1904 |
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