Le guet-apens de l’Adrar
 (1906)



Le petit journalUn détachement français assailli par les Maures, à Tidj-Kadja, deux officiers et deux sous officiers tués.
C’est dans cette mystérieuse Mauritanie, où l’an dernier, fut assassiné M. Coppolani, commissaire du gouvernement français, que c’est produite l’agression représentée dans notre gravure.

Cette agression doit être considérée comme une manifestation de la propagande anti-française qui s’étend, en ce moment, par tout le Maroc et jusqu’aux territoires de l’extrême sud.
L’affaire s’est passé devant notre poste de Tidj-Kadja, ancienne capitale du Tagaut, qui est le plus extrême de nos établissements de la Mauritanie, confinant presque au Sud marocain.
Fait notable, c’est au même point que, le 12 mai 1905, que M. Coppolani fut assassiné par un groupe de Maures dissidents.

On a tout lieu de croire que ce sont les mêmes individus qui se sont rendus coupables de ces deux guets-apens.
Les Maures étaient plus de cinq cents armés de fusils, lorsqu’ils assaillirent une reconnaissance, composée de tirailleurs sénégalais, commandée par des officiers et des sous officiers français.
Le combat fut acharné de part et d’autre. Finalement, les assaillants furent mis en déroute et s’enfuirent, laissant sur le terrain cent cinquante morts, parmi lesquels trois chefs et cinq fils d’un autre chef.

Malheureusement, nos pertes furent graves : deux officiers, les lieutenants Andrieux et Deauville de Frayssus, deux sous officiers et seize miliciens tombèrent sous les balles ennemies.
A la nouvelle de ces déplorables évènements, le ministre des colonies a chargé M. Roume, gouverneur général de l’Afrique occidentale, de prendre de sérieuses mesures pour enlever aux indigènes soulevés toute idée de recommencer leurs attaques ; les postes de Mauritanie seront renforcés et les arabes fanatisés refoulés loin de nos possessions.

Il est bon de dire que le poste de Tidj-Kadja, si éprouvé qu’il ait été, n’a pas été enlevé, que nos troupes n’y sont point cernées par un ennemi menaçant, puisqu’elles peuvent expédier des dépêches et donner des renseignements sur leur situation ; elles ont ainsi pu faire savoir au gouverneur par intérim qu’elles ne manquent ni de vivres ni de munitions.

Le capitaine Tissot, qui commande le poste, a, du reste, fait connaître qu’il était en état de résister à une attaque éventuelle.
 

Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 18 novembre 1906.




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