L’éruption du Vésuve
 (1906)



Le petit journalLes populations fuyant devant les ravages du volcan.
Nous avons, dans notre variété d’aujourd’hui, résumé la tragique histoire des éruptions du Vésuve. Celle qui plonge en ce moment l’Italie dans le deuil, comptera parmi les plus graves et les plus meurtrières.
 
Elle a semé la terreur et la ruine sur toute la cote du golfe de Naples à Castellamare . Torre-del-Greco, Torre d’el Annunziata, Ottojano, Poggio-Marino, Somma, Bosco-Trecase, San-Giuseppe ont subi les atteintes du fléau.

Tandis que de toutes parts tombait une pluie ininterrompue de cendres brulantes et de lapilli, la lave sortant d’une fente nouvelle du Vésuve ouverte à Ciaramella, se précipitait sur le flanc de la montagne, anéantissant tout sur son passage. Et la panique s’emparait des populations. 

« Ce fut vers minuit, dit un habitant de Bosco-Trecase, que la catastrophe nous apparut d’un coup comme inévitable.
On entendit une explosion terrible comme si la montagne éclatait : ce fut un fracas sec, formidable, puis un colossal feu d’artifice, une gerbe de flammes illumina la bouche du cratère.
Les deux courants de lave, celui qui nous menaçait du haut de la pente et celui qui en bas, menaçait de nous enserrer, s’avancèrent au même moment comme deux vagues de la mer montante. Ils venaient vers nous avec une vitesse inouïe. Alors se produisit une fuite générale.
Ce fut une course folle vers le salut : tous, hommes, femmes, vieillards et enfants ramassaient ce qu’ils pouvaient et se précipitaient en une foule hurlante. Au milieu du fracas, on entendait les cris des vaches, des brebis, des cochons que cherchaient à entrainer avec eux les malheureux paysans... »

Il en fut de même dans toutes les localités menacées. Les habitants se sont réfugiés en masse à Naples. Et ceux qui ont trop attendu pour s’enfuir sont demeurés victimes du fléau. Les cadavres de plusieurs centaines de malheureux sont enfouis sous les cendres du volcan.

Avec une intrépidité dont il avait déjà donné un bel exemple lors des tremblements de terre de Calabre, le roi d’Italie, accompagné de la reine, a parcouru les villes et les villages atteints par le fléau, portant partout des secours, des consolations et des encouragements.

 
Article et gravure relevés dans le petit journal du 22 avril 1906.




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