Tragique exécution dans une église. Les terroristes russes sont impitoyables pour ceux d’entre eux qui abandonnent ou trahissent le parti. Les « Faux-frères » sont poursuivis, traqués et exécutés sur l’ordre du comité directeur du « Centre » comme l’appellent les affiliés.
Rappelez vous le sort du pope Gapone qui, convaincu de trahison, en dépit de sa fuite à l’étranger, fut rejoint et finalement assassiné.
A maintes reprises, des exécutions sommaires de ce genre ont été signalés, dont les victimes étaient des terroristes dégoûtés du vol et de l’assassinat et qui avaient prétendu se dégager de ce milieu féroce. Les chefs du mouvement estiment qu’on ne peut en sortir que par la mort, et ils tuent sans pitié ceux qui tentent de les abandonner ou ceux qui dévoilent les secrets du parti.
La tragique exécution que représente notre gravure est une manifestation de cette justice sommaire.
A Stankow, dans le gouvernement de Kielce, une bande de terroriste s’est emparée de deux malheureux, accusés d’avoir trahi la cause révolutionnaire. Les victimes furent ligotées, trainées dans l’église, jetées à genoux devant l’autel et fusillées par derrière.
Et voilà par quels moyens les partis révolutionnaires russes entendent la régénération du pays !
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 24 février 1907.