L’assassinat de Marthe Erbelding
(1907)



Le meurtrier dans sa cellule.
Jamais crime n’émut plus profondément l’opinion publique que celui-ci.
Le sort de la malheureuse fillette, souillée et  assassinée par un ignoble individu qui, pour mieux accomplir son acte abominable, abusa de la confiance et de l’amitié de toute une famille, a soulevé l’indignation générale.

On voudrait croire que cette Albert Soleilland, ce misérable, qu’un affreux instinct a poussé à l’assassinat, est fou… Mais non ! Son attitude, depuis l’instant du crime, dément cette hypothèse. Après avoir commis son forfait, il a tout de suite pris toutes les précautions pour les dissimuler. Il a eu l’affreux courage d’empaqueter le corps de sa victime, de la porter jusqu’à la gare de l’est et de le mettre à la consigne des bagages ; Plusieurs jours, il a nié, jouant devant les parents de la morte et devant sa propre femme la plus infâme comédie. Enfin, depuis le début de l’instruction, il se défend en homme préoccupé du souci de diminuer sa culpabilité.

Pourtant dans sa cellule, livré à ses pensées sinistres, il sent peser sur lui les affres du remords ; il songe, il pleure. De la conscience obscure qui survit en lui monte, avec la terreur du lendemain, le sentiment vague d’un tardif repentir. Et son âme de bute s’émeut à la pensée du châtiment prochain.
 


Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 24 février 1907.




Retour aux articles