Assassiné devant le Jury (Naples 1901) |
Un
fait des plus dramatiques et qui fait songer aux terribles vendettas
corses d’autrefois s’est passé dernièrement au palais de justice de
Naples.
On jugeait un jeune paysan du village de Pianura Giacomo Siméoli, accusé d’avoir assassiné un de ses camarades, Antonio Negrini, à la suite d’une querelle de jeu. Pendant toute la première partie de l’audience, la foule s’était montrée des plus hostiles à l’accusé et le président avait dû employer toute son énergie pour réprimer les manifestations haineuses. On suspendit l’audience et, selon l’usage en Italie, les gendarmes firent sortir Siméoli de la cage de fer où il était enfermé pour le conduire à la chambre de sureté. Ils durent traverser une salle pleine d’une foule très exaltée qui accabla d’injures l’accusé, des femmes allèrent jusqu’à lui cracher au visage. Tout à coup un jeune homme de seize ans nommé Giovanni, se précipita sur Simeoli et lui plongea un long stylet dans le ventre, disant qu’il voulait venger son frère. Simeoli tomba frappé à mort et, tandis qu’on le transportait à l’hôpital, son meurtrier se laissait arrêter très calme et comme avec l’air satisfait d’un homme qui vient d’accomplir son devoir. Article et gravure relevés dans le petit journal du 10 mars 1901 |
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