Les mendiants de paris (1906) |
Une troupe de Romanichels dans un
commissariat.
Les Romanichels ne se contentent plus d’envahir nos campagnes et de s’installer sur toutes nos grandes routes. Les voici qui s’en viennent mettre la charité parisienne en coupe réglée. Une bande de ces nomades parcourait ces jours derniers le quartier d’Europe, exhibant des ours savants et des singes bizarrement affublés, qui faisaient aux passants mille grimaces divertissantes. Les aumônes pleuvaient, lorsque la police intervint. Toute la bande, cinq femmes, trois hommes, huit singes et deux ours, fut emmenée au commissariat, où elle it une entrée sensationnelle. Tandis qu’on avisait M. Leproust, commissaire de police, les animaux, laissés en liberté, commirent dans le poste toutes les fantaisies imaginables ; les singes, parait-il, se montrèrent particulièrement irrespectueux de la justice. Enfin, les agents, qui, sur l’ordre de M. Leproust, s’étaient dispersés dans le quartier , à la recherche de caisses destinées aux animaux, revinrent, pourtant suffisamment d’emballages pour priver toute la caravane de liberté. Il fallut alors rattraper singes et ours, ce qui ne fut pas une mince affaire. Avec le temps, on y parvint, et la ménagerie prit le chemin de la Fourrière, tandis que les Romanichels, sous l’inculpation de vagabondage, mendicité, port d’armes prohibées, etc, prenaient, de leur côté, le chemin du dépôt. Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 24 juin 1906. |
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