Il existe un code des signaux qui permettent aux transatlantiques d’éviter de s’aborder entre eux autant que possible. Ces rencontres funestes se produisent, le plus souvent, dans la brume, et les excès de vitesse en sont généralement la cause. Les Compagnies transatlantiques se sont entendues aussi pour tracer à leurs bâtiments des itinéraires distincts à l’aller et au retour, suivant les saisons. Avec ce système, les steamers ont moins à redouter les abordages dans le brouillard.

Mais ceux qui ne sont pas défendus contre les dangers des brumes et contre les vitesses des grands vapeurs, ce sont les petits pêcheurs, dont les navires à voiles et les barques se trouvent sur le passage des transatlantiques. En vain, la sirène annonce-t-elle de loin, dans le brouillard, le formidable bâtiment; les pêcheurs n’ont pas le temps de se garer. Déjà le monstre est sur eux. Sa puissante étrave heurte la barque fragile, et des malheureux disparaissent à jamais dans les flots.
 

Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 29 décembre 1907.