La chapelle des Cordeliers (Parthenay, 2005) |
Archives Gallica/BNF Histoire de la ville de Parthenay, de ses anciens seigneurs et de la Gâtine du Poitou : depuis les temps les plus reculés jusqu'à la révolution / par Bélisaire Ledain,... Source: gallica.bnf.fr L'Echo de Parthenay. Supplément illustré Source: gallica.bnf.fr |
Une chapelle … ressuscitée A l’occasion des journées du patrimoine, petit clin d’œil sur un monument phare de Parthenay: la chapelle des Cordeliers. Sans doute le plus bel exemple de renaissance d’un édifice laissé pendant des lustres à l’abandon… Au cours de son histoire, la capitale de la gâtine a abrité huit paroisses, ainsi que quatre congrégations religieuses, féminines ou masculines. Parmi ces dernières, les Cordeliers font figure de précurseurs. Ils s’installent à l’abri des murailles dans le courant du XIIIe siècle. Leur chapelle servira même de lieu de sépulture aux seigneurs de Parthenay. Leur cloître a été bâti à l’emplacement de l’ancien parking des pompiers, au sud de la chapelle. Jusqu’à la fin de l’ancien régime, les Cordeliers vont accompagner le quotidien des parthenaisiens. A la révolution, de nouveaux «prêcheurs» investirent la chapelle: les orateurs du club républicain de Parthenay. Au début du XIXe siècle, ce sont les gendarmes locaux qui s’installent sur le site. Ils construisirent partiellement le cloître vers 1820, pour y aménager une dizaine de logements. La chapelle, quant à elle, est partagée en «cases» puis transformée en écurie et magasin à fourrages. La façade ouest de l’édifice est reconstruite sans aucun style en 1865. Bien plus tard, les pompiers prennent le relais des gendarmes; ils investissent les lieux en 1946. Entre-temps, la chapelle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1927. Mais elle n’est pas sauvée pour autant. Loin s’en faut! Au matin du 17 février 1961, en effet, ses deux premières travées s’effondrent en grande partie. Un éboulement qui fait grand bruit, au propre comme au figuré! L’inquiétude gagne les parthenaisiens et en particulier les Amis des Antiquités. Ils adressent une motion aux élus, craignant un déclassement puis une démolition pure et simple de l’édifice: «Sa destruction […] serait à tout point de vue des plus regrettables et constituerait […] un acte de vandalisme». Pourtant, d’aucuns veulent construire une nouvelle caserne des pompiers à son emplacement… Le conseil municipal du 2 mars 1961 s’oppose finalement à la démolition de l’édifice, d’autant plus qu’il appartient alors au département… Ce qui n’empêche aucunement un nouvel effondrement en avril 1962. Les deux premières travées sont finalement rasées et on construit un haut mur (correspondant aujourd’hui à l’accès de Vitré). En fait, le 15 mars 1970, débutent les travaux de la nouvelle caserne des pompiers. La tour de séchage sort de terre en 1978. En 1983, enfin, la chapelle est cédée à la ville par le Conseil Général. Elle est classée Monument historique le 5 décembre 1984. On connaît la suite… Laurent Fleuret Article relevé dans la Nouvelle République du 15 septembre 2005. |
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