Huit hommes conduits par un capitaine prennent un fortin allemands.
(Somme 1916)



Le petit journalC’est un des incidents héroïques de la bataille de la Somme
Un fortin allemand résistait aux attaques des nôtres. Le capitaine V… dit:
-Je le prendrais par surprise !
Et, par un de ces coups d’audace inouïs qui semblent invraisemblables, il réussit. Le capitaine V… était parvenu à connaitre l’emplacement exact du boyau menant au fortin. A quatorze heures, le 10 juillet, suivi d’une petite troupe de braves, le sous-lieutenant B…, le sergent M…, le fourrier M…, le caporal T…, les cyclistes M…,M…, et S… et le clairon D…, il partit. Il arriva d’un côté, le sous-lieutenant B… de l’autre avec les hommes. D’abord il pénétra seul dans l’ouvrage. Il ne vit rien autour de lui. Tous les allemands étaient terrés. Il ordonna: « dehors ! » Un groupe se montra. Puis un autre avec un feldwebel, qui paraissait l’âme de la défense, car les officiers continuaient de demeurer sous la terre. Ces allemands regardaient avec surprise le Français isolé au milieu d’eux. Ce fut très court. Le capitaine V… sentit qu’il ne fallait pas hésiter; d’un coup de revolver il abattit le premier ennemi, puis il cria: « En avant ! » Ses huit hommes arrivèrent. Les allemands cessèrent aussitôt toute résistance. Bientôt le chef et ses braves revinrent conduisant la file de leurs prisonniers: deux officiers, cent douze hommes.
Le fortin de Biaches était a nous.
Le capitaine V… a été cité à l’ordre de l’armée avec le motif suivant: «  Officier d’un courage légendaire. Le 19 juillet 1916, à la tête d’un groupe de huit hommes, s’est, avec une audace inouïe, emparé d’un fortin occupé par une compagnie ennemie et trois mitrailleuses qui, depuis vingt quatre heure, tenaient nos troupes en échec et y a fait 114 prisonniers, dont 2 officiers. »
Les compagnons du capitaine ont eu, par des motifs pareils, la même récompense.
 
 
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 3 septembre 1916



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