L ‘œuf de pâques de la France (1913)


Le petit journalPâques est l’époque des aimables cadeaux. Aux temps jadis, à la cour de nos rois, on échangeait à cette occasion des œufs qui étaient parfois de véritables joyaux. Le souverains en distribuait de pleines corbeilles à ses courtisans; et l’on assure que Boucher et les plus célèbres peintres du XVIIIe siècle adornaient de leurs compositions les œufs de pâques destinés aux filles de Louis XV.
La tradition vit toujours, mais notre temps, plus pratique à quelquefois remplacé par des cadeaux utiles les frivolités d’autrefois.
Jadis, le roi faisait des présents à ses familiers; aujourd’hui, c’est le peuple qui en offre au pays. Et de quel cœur, avec quel enthousiasme et quel désintéressement .
La France menacée par les armements « Colossaux » d’une nation voisine a dit: « J’ai besoin d’hommes ».Et, de tous les points du pays, de toutes les classes de la population un grand cri a répondu: « Nous voici. Nous sommes prêts ! » Partout la nécessité de retour au service de trois ans à été acceptée d’une âme héroïque et avec bonne humeur. Le spectacle que la jeunesse française a donné au pays est un spectacle réconfortant entre tous. Et c’est-ce don d’elle-même, ce cadeau opportun qu’elle fait au pays de sa force, de son ardeur, de son courage, et s’il le faut, de son sang, que nous avons voulu symboliser par cette composition de circonstance: l’œuf de pâques de la France.

Article et gravure relevés dans le petit courrier illustré du 23 mars 1913




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