Calendrier de 1921 et de demain (1922) |
Chaque
fois que commence une année nouvelle, nous éprouvons l’obscur désir
d’imaginer ce qu’elle sera. Par ailleurs, bien que le temps ne se
mesure pas, bien qu’il soit « relatif » selon la fameuse
théorie d’Einstein, à la mode en ce moment, nous nous plaisons, nous
autres qui ne somme pas des savants, à le diviser en menues tranches,
coupées à la mesure de notre humaine médiocrité.
De ces deux instincts confondus est né l’usage du calendrier. On sait ce qu’il fut dans le passé, mais qui peut dire les changements que l’avenir apportera à nos habitudes sur ce point ? Depuis longtemps, on a protesté contre l’irrégularité des fêtes mobiles, les variations de dates et de quantièmes, maints autres inconvénients constatés à l’usage. Les réformateurs ne manquent pas. Voici le dernier en date et peut-être le plus sérieux. D’après le projet du Génevois Grosclaude, appuyé par le gouverneur helvétique, l’année comprendrait 52 semaines de sept jours plus le premier de l’an que ne désignerait ni quantième, ni nom. Chaque trimestre serait formé de 91 jours divisés en 3 mois de, respectivement, 30, 30 et 31 jours. Commencé toujours le lundi, le trimestre se terminerait toujours sur un dimanche. Bref, chaque quantième de chaque mois correspondrait, tous les ans, au même jour de la semaine, et les fêtes mobiles étant fixées en conséquence, un seul calendrier suffirait pour régler notre vie pendant des années… Ou des siècles. Ce projet a été repris presque textuellement en 1919 par M. Deslandes, directeur de l’observatoire de Meudon. Il le proposa à l’académie des Sciences qui émit un vœu en sa faveur et, ce qui prouverait davantage peut-être son utilité pratique, la Chambre de commerce de Paris s’y rallia aussitôt, en même temps que de nombreuses Chambres étrangères. En attendant cette réforme, que peut-être nous ne verrons jamais, contentons nous du bon vieux calendrier à la mode d’autrefois et de celui que nous offre aujourd’hui le petit journal illustré. Claude Franceuil. Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 1er janvier 1922. |
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