Le défilé des enfants en costumes des anciennes provinces à l’inauguration du monument Jules Ferry


Ce fut une idée charmante que de faire participer les enfants à la fête en l’honneur de Jules Ferry, et une idée plus charmante encore de faire défiler garçons et fillettes délégués par les écoles d’un grand nombre de villes de France, dans les costumes traditionnels de leurs provinces d’origine.
On vit successivement les écoliers du Calvados en costume du terroir, petites filles en jupes bleues ou rouge, en corsage de fichu, petits bonshommes en pantalon de nankin en habit bleu ou gris à boutons de métal, les unes coiffées du long bonnet blanc, tombant, les autres du haut de forme surannés à long poils de peluche bise. Et ainsi de suite: après les petits normands et normandes, les petits bretons au gilet brodé au chapeau enrubanné, les petites bretonnes en robes brodées, en coiffes de dentelles dont les ailes battaient au vent; les auvergnats, les savoyards et les jolies savoyardes, au pittoresque bonnet, ceux des Alpes, ceux des Pyrénées, sans oublier les petits arabes que sont les algériens.
Oui, ce fut une idée heureuse. Ces costumes de nos provinces disparaissent de jour en jour avec les vieux langages et les mœurs d’autrefois. En leur donnant une place d’honneur dans cette fête, on ne peut qu’inspirer aux enfants qui les portaient plus de respect pour ce beaux accoutrements de leurs ancêtres, et, du même coup, leur inspirer plus d’attachement aux traditions de leur petite patrie.
 

Article  relevé dans le petit journal illustré du 4 décembre 1910



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