En Espagne préparatifs de la corrida royale
(1906)



Le petit journalDans la série des réjouissances offertes au peuple, pour le mariage du roi d’Espagne, la corrida d’une importance toute particulière.
Les organisateurs ont choisi, pour en assurer les succès, les meilleurs taureaux de l’une des premières ganaderias (troupeaux) de l’Espagne.
Il y a, dans la péninsule, plus de 300 ganaderias dans lesquelles sont élevés les taureaux de combat.
Les taureaux espagnols sont des animaux belliqueux, d’une fougue et d’une impétuosité sans égales. Le seul moyen de les approcher et de les conduire est de se servir de vieux bœufs dressés à cet usage, les cabestros, qui jouent le rôle de chiens de berger, obéissent fidèlement aux gardiens, aux vaquéros, qu’ils protègent même parfois contre les animaux indomptables.
Les cabestros jouissent, sur tous les jeunes taureaux de la prairie, d’une véritable autorité de chefs de famille.
M. Vidal, dans une pittoresque étude sur les corridas, démontre que les produits d’une ganaderia ne sont pas tous, indistinctement, favorables au combat du cirque ; on doit faire une sélection rigoureuse parmi les veaux : cela s’appelle la tienta (l’essai). On éprouve le courage de la bête, et, si on lui reconnait les aptitudes indispensables, on la marque au moyen d’un fer chaud. C’est le herradero traditionnel qui est, en Espagne, l’occasion de grandes fêtes de campagne, chasses, danses, festins, plaisirs de toutes sortes.
Un taureau destiné à la Plaza, coûte de 1.000 à 2.500 francs ; il doit être âgé de quatre ans au moins, de huit ans au plus ; il faut qu’il soit sain, robuste, et qu’il n’ait jamais été « couru »
Son poil est luisant, doux au toucher, ses extrémités sèches, les tendons et les articulations bien accusés, le sabot court, petit et rond, les cornes fortes à la base, noires et pointues au bout, bien semblables, la queue longue et fournie, les yeux noirs et vifs, les oreilles velues et mobiles.
Tous les taureaux désignés pour prendre par à la corrida royale ont été soigneusement examinés et choisis suivant le type classique. Après quoi, sous la conduite des cabestros, les vaqueros les ont examinés vers la Plaza de Madrid, où la mort les attend.
 

Article et gravure relevé dans le petit journal illustré du 10 juin 1906



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