C’est en Belgique, aux portes d’une jolie cité
Wallonne, Stavelot, qu’a eu lieu cette fête l’autre dimanche. Dans une grande prairie, la foule était réunie, et les instituteurs et institutrices y avaient amené les enfants des écoles.
A certain moment, sur un signal, du sol de la prairie, un nuage d’ailes sembla s’élever. Des milliers d’oiseaux s’envolaient dans un pépiement joyeux et montaient dans le ciel. Et la foule applaudissait et poussait des crie de joie; et des centaines de bouches enfantines redisaient des chants de paix des hymnes à la nature et à la bonté.
La Belgique est le pays de ces fêtes symboliques. Déjà, il y a quelques années, c’est elle qui créa la fête de l’arbre, dans le but d’inspirer aux enfants le respect des forêts. Elle vient de créer de même la fête de l’oiseau. A l’automne, des centaines d’oiseaux ont été achetés à tous ceux qui font métier de prendre les pauvres bestioles au lacet. On les a gardés pendant tout l’hiver dans de grandes volières et ils ont été bien nourris et bien soignés. Et le printemps venu, on leur donne la liberté. C’est toute une armée de petits protecteurs ailés qu’on lance ainsi sur la campagne, à l’heure où l’insecte destructeur va sortir sa larve et commencer sa mauvaise œuvre.
Article et gravure relevés dans le petit journal illustré du 27 avril 1913.