Le pèlerinage de l'île Madame(Charente Maritime) |
Collection Gallica BNF Histoire générale de l'Église. L'église et la Révolution (1775-1823) / par Fernand Mourret,... Source: gallica.bnf.fr La terreur sous le Directoire : histoire de la persécution politique et religieuse après le coups d'État du 18 fructidor (4 septembre 1797)... / par Victor Pierre Source: gallica.bnf.fr Liste générale des déportés par la loi du 19 fructidor, an V ; avec la Liste supplémentaire des prêtres déportés du département de l'Escaut... ([Reprod.]) / réd. par Louis Petit, l'un des déportés Source: gallica.bnf.fr |
![]() Chaque année, un pèlerinage a lieu, pendant la deuxième quinzaine d’Août, en mémoire des prêtres réfractaires, décédés en ces lieux. Depuis 1910, les pèlerins traversent, en procession, la « passe aux bœufs » qui relie le continent à l’île et y déposent un galet sur les lieux ou sont enterrés ces prêtres. Pour connaître leur histoire, il faut remonter en 1794. A cette époque, les prêtres réfractaires à la Constitution Civile du Clergé, sont pourchassés, arrêtés et déportés. A Rochefort sur Mer, 829 prêtres attendaient dans les prisons de la ville, la déportation en Guyane. Après de longs jours d’attente, ils furent embarqués sur deux bateaux de commerce d’esclaves « le Washington » et « Les Deux associés ». Mais le mauvais temps, puis de nombreuses raisons empêchèrent les bateaux de partir. Alors, pour ces prêtres commença un véritable calvaire. Le peu de nourriture les affaiblit, le scorbut et le typhus apparurent. Les premières mortalités eurent lieu et les cadavres furent jetés à la mer. Devant la colère des habitants, qui voyaient les cadavres rejetés sur le rivage, on décida d’enterrer les prêtres dans les vases du fort de l’île d’Aix. En Août 1794, le nombre des victimes fut tellement effrayant, que les autorités ordonnèrent de créer un hôpital de campagne sur l’île Madame, rebaptisée à l’époque « île citoyenne ». Mais le répit fut de courte durée, l’hiver fut particulièrement rude et les vents détruisirent les toiles de tente. Les malheureux durent remonter sur les « pontons de l’enfer » Sur les 829 prêtres qui vécurent ces moments terribles, 228 survécurent et 254 d’entre eux sont enterrés sur l’île madame. Quand j’étais gamin, un habitant de Port des Barques, m’a raconté, qu’au début du siècle dernier, il était arrivé plusieurs fois, que l’on retrouve des restes humains en faisant simplement le jardin. Est-ce la vérité ? Peut importe. Ce qui est certains, c’est que ce petit paradis, pour touristes passionnés de pêche en mer, fut à une époque un enfer pour 829 hommes… ![]() Le calvaire des déportés à Port des barques (aucune référence ) D.R La petite chapelle du Fortin (aucune référence) D.R |
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