Collection Gallica BNF La préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793. Tome 2 / par Ch.-L. Chassin Source: gallica.bnf.fr Précis de la défense de Carra, député de la Convention nationale, contre ses accusateurs Source: gallica.bnf.fr La démagogie en 1793 à Paris, ou Histoire, jour par jour, de l'année 1793 : accompagnée de documents contemporains, rares ou inédits / recueillis, mis en ordre et commentés par C.-A. Dauban Source: gallica.bnf.fr Tableau des guerres de la Révolution de 1792 à 1815 / par P. G.,... [Paul Gayant] Source: gallica.bnf.fr Les représentants du peuple en mission et la justice révolutionnaire dans les départements en l'an II (1793-1794). Tome 5 / par Henri Wallon,... Source: gallica.bnf.fr Le 10e bataillon du Var : 1793-an V ([Reprod.]) / par Edmond Poupé Source: gallica.bnf.fr Histoire générale de l'Église. L'église et la Révolution (1775-1823) / par Fernand Mourret,... Source: gallica.bnf.fr Le théâtre sous la Terreur (Théâtre de la peur), 1793-1794... / par Paul d'Estrée... Source: gallica.bnf.fr [Lettre d'Étienne Loiseau, officier municipal, La Charité, 1er juillet 1793, au général Quetineau pour lui communiquer copie d'une lettre adressée au Comité de salut public. Ces deux lettres sont publiées par Quétineau] Source: gallica.bnf.fr Philippeaux,... à ses collègues et à ses concitoyens, 6 nivôse, l'an II de la Répub. française... Source: gallica.bnf.fr L'Armée et la Garde nationale. Tome 4 / par le Bon C. Poisson,... Source: gallica.bnf.fr Vie de Mme la marquise de La Rochejacquelein, par M. Alfred Nettement Source: gallica.bnf.fr |
Sommaire
La Marche sur ThouarsAprès
la défaite des Aubiers,
le 13 avril 1793 où les troupes de Quétineau
avaient dû s’enfuir devant les 2000 paysans de La
Rochejacquelein,
laissant aux rebelles : 2 pièces de canons, 100 fusils, 70 tués
et un nombre considérable de blessés, Quétineau
du se replier sur Bressuire.
Dans cette ville, les "marseillais" se distinguèrent par
leur brutalité en commettants dans la cité des exécutions sur les
détenus des prisons. Onze d’entre eux furent traînés hors de la
ville et, malgré les protestations du général Quétineau,
furent massacrés dans un champ.
Le 26
avril, ils avaient brûlé le village de Beaulieu,
afin de punir la population qui s’était enfuie dans la campagne
pour se soustraire à un recrutement. Ils s’apprêtaient à faire
subir le même sort aux habitants de Saint
le 1er
mai, lorsque des messagers vinrent annoncer à Quétineau,
que deux colonnes de rebelles se dirigeaient sur Bressuire.
L’une d’elle venant de Châtillon,
l’autre d’Airvault,
étaient fortes chacune d’environ dix à douze mille hommes. Le
chemin qui menait directement à Thouars
était déjà aux mains des rebelles. Il fut donc décidé de prendre
la route de Faye
l’Abbesse.
Mais arrivé à la croisée des chemins de Poitiers, Parthenay
et Thouars,
une querelle s’engage au sein de l’armée. Chaque groupe
veut suivre la direction qu’il a choisie. Le conflit s’envenime
au risque d’en venir aux armes. Grâce au sang froid des officiers,
les esprits se calment. Mais les marseillais menaçant leurs
camarades de leurs baïonnettes, s’emparent du drapeau qu’un de
leurs capitaines emporte sur la route de Poitiers, entraînant
avec lui cinq à six cents soldats. D’autres préfèrent se diriger
sur la ville d’Airvault.
Le reste de l’armée décide de continuer sa route sur Thouars.
Le déplacement de cette armée, laisse le long des chemins, des maisons pillées par les déserteurs et les trainards. A Pierrefitte, la population, avertie par le sacristain du village, que des bleus se dirigeaient vers elle, décida de s’enfuir et de se cacher dans les bois de Bournizaux. Seuls six habitants se décidèrent à prende les armes pour partir sur le chemin de Faye-l’Abesse à Thouars. Une dizaine de bleus qui venaient de piller les environs et essayaient de rejoindre leur armée, se retrouvèrent sur le même chemin, allant à la rencontre des villageois. Bientôt, une fusillade éclate. Six républicains tombent mortellement blessés. Les quatre autres n’ont pas le temps de comprendre, que déjà les rebelles se jettent sur eux et leur fracassent le crâne à coups de crosses. Malgré ce genre de problème, Quétineau arrive devant Thouars. Le district et la municipalité de la ville, musiciens en tête, viennent à sa rencontre. Accueillit avec enthousiasme, l’armée de Quétineau, qui ne compte plus que 3150 hommes sur les 5.000 au départ de Bressuire, fait une entrée triomphale dans la ville qui lui assure une défense plus facile qu’à Bressuire, grâce à ses remparts et à sa position au-dessus du Thouet. Mais les soldats sont fatigués et inexpérimentés : ce qui donne au général républicain quelques inquiétudes pour la défense de la ville. Il envoie des courriers à Poitiers, Tours et Saumur, décrivant la situation. Du côté vendéen, l’attaque de Thouars a été décidée pour le 5 mai par un conseil de guerre tenu à Bressuire le 3 mai. Le 4 au soir, une patrouille de cavaliers envoyée sur la route de Coulonges, arrête des suspects qui déclareront à Quétineau que la ville sera attaquée le 5 au matin. Déjà, dans la ville de Thouars, une rumeur court que les vendéens ont égorgées tous les habitants de la ville de Bressuire. N’ayant plus que la nuit pour faire face à cette menace, Quétineau dispose ses troupes. Les hommes du Var qui lui restent et qui ne sont plus qu’une centaine, sont placés au pont de Vrines avec le bataillon de la Nièvre et une pièce de canon. Le pont est coupé pour faire obstacle à un éventuel assaut. Deux compagnies de la garde nationale d’Airvault et de Couhé sont placées au Gué au riche. Des paysans de la région sont placés au pont de Taizon. L’ennemi se montre à six heures du matin sur les hauteurs de Thouars. Les prières qui s’élèvent de leurs positions impressionnent les défenseurs de la ville. C’est à ce moment, qu’un cavalier poitevin se trouve mal et fait constater sa fièvre avant de disparaître pendant tout le combat. Ce cavalier s’appelle Guillot de Folleville. Il deviendra à la fin de cette journée,et pour les insurgés, Mgr Gabriel, évêque d’Agra Le combat du pont de VrinesC’est
sur le pont de Vrines
que les Vendéens décidèrent de diriger leur attaque.Les paysans
commandés par La
Rochejaquelein
et Lescure,
prennent position sur les coteaux, de façon à être distants les
uns des autres, afin de ne pas subir des pertes importantes qui
pourraient être causées par le canon.Ils
répondent aux bleus par des coups de fusils qui touchent leurs
cibles presque à chaque fois. Bientôt la fusillade s’intensifie.
Les bleus, qui ont déjà plusieurs blessés, tirent sans compter.
Mais c’est la puissance de feu des paysans qui s’épuise la
première.
Voyant
la situation se dégrader,
La
Rochejaquelein
décide
d’aller chercher des munitions et des renforts. Entre
temps, voyant la difficulté de passer le pont de Vrines
à cause de la résistance,
Bonchamps cherche
un passage à gué afin de contourner l’obstacle. La prise de Thouars.Pendant
ce temps, Quétineau fait
sortir de la ville tous les bataillons de réserve qui lui restent et
les disposent sur le champ de foire, face à la plaine. Le bataillon
des Deux-Sèvres
est placé au centre, les « Marseillais » avec leurs
canons et la garde nationale de Thouars
sont à leur gauche et le reste des bataillons se trouve sur leur
droite.Les
vendéens traversent la plaine en masse et s’arrêtent en face des
bleus à une portée de canon. Les deux camps se mettent à échanger
des injures. Des coups de canon partent des rangs républicains sans
faire de victime. Sûrs d’eux, les bleus continuèrent à défier
les rebelles qui cherchent à gagner du temps afin de pouvoir placer
leur artillerie qui a des problèmes à passer le pont de Vrines
coupé. Soudain, une canonnade se fait entendre. Parmi les
républicains, c’est la stupeur. Bientôt c’est la débandade et,
malgré les menaces de leurs chefs, ils se dirigent aux portes de la
ville.
Les
« Marseillais » et les thouarsais réussissent à sauver
leurs pièces de campagne. Les blancs, voyants les républicains
s’enfuir dans un désordre total, se lance sur les talons jusqu’aux
portes de la cité, où des officiers incitent les fuyards à
reprendre leurs postes en les frappants du plats de leurs sabres.
Peines perdues ; les soldats se font menaçants et forcent le
passage. De
l’autre côté de la ville,
Marigny et Donnissan,
renversent à coup de canon la porte du pont neuf, dont les
défenseurs doivent se replier sur la ville, laissant l’entrée à
l’armée vendéenne. Du
côté de la Porte de Paris, la brèche est ouverte et bientôt les
paysans déferlent dans les rues de Thouars,
telle une fourmilière. Ils tirent sur ceux qui ne veulent pas se
rendre et incitent les autres à baisser leurs armes. Les
républicains auront la surprise d’entendre des blancs s’exprimer
en anglais. Bien
que les vendéens aient pris la ville d’assaut, les royalistes
acceptent la capitulation.
Quétineau demande
alors, pour sauver l’honneur, que son armée puisse sortir de la
ville avec armes et bagages. Sa demande est rejetée. En échange, il
reçoit la promesse que ses hommes seraient traités humainement et,
quant à lui, il obtient la permission de garder ses armes. D’après
Mme de La
Rochejaquelein, aucune
maison ne fut pillée sauf les caves des maisons où logeaient les
rebelles. Le reste ne fut réquisition de l’armée. Pendant
deux jours,
Quétineau
et
sa garnison restent prisonniers .Puis les royalistes commencent à
évacuer la ville. Ils proposent aux prisonniers de venir rejoindre
leurs rangs. Beaucoup acceptent de faire cause commune avec les
paysans, notamment de nombreux déserteurs du 84e
régiment d’infanterie. Parmi ceux qui rejoignent les blancs,
certains se feront connaître par la suite, par leurs actes et
leur dévouement à la cause royaliste :
Daniaud-Dupérat ; De la Ville de Baugé ; Herbault ; De Mondion ; l’abbé Guyot de Folleville ; etc. Les autres doivent prêter serment de ne plus prendre les armes contre l’armée catholique et royale et contre le roi Louis XVII. Puis ils sont relâchés, à l’exception de 15 otages par département. Parmi les otages du département de Poitiers, se trouve le frère du député Thibaudeau. Quant aux républicains qui n’ont pas voulu passer à l’ennemi, beaucoup se distingueront dans les combats à venir,avec honneur et bravoure, mais certains laisseront leur nom taché de sang dans l’histoire de la Vendée. N’oubliant pas l’affront qui vient de leur être fait, ils reformeront le célèbres bataillon de volontaires des Deux-Sèvres qu’il rebaptiseront « Le vengeur » et qui malgré son courage et sa valeur au combat, laissera dans les mémoires de tristes souvenirs. Quant à Quétineau, relâché avec un passeport, il sera peu de temps après arrêté par les représentants de la république, jugé pour trahison et guillotiné. Texte J.Claude Moulon
Sources : (seules les principales sont citées) Livres : Mémoires
de : Revues
/Magazines/ |
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